Observatoire longitudinal des effets sur le cancer de l’exposition chronique à la pollution de l’air extérieur

Caractéristiques

Responsable scientifique B. Jacquemin
Organisme de rattachement Inserm & Université de Rennes
Laboratoire / Lieu Institut de recherche en santé, environnement et travail, Rennes
Année de dépôt 2024
Type de projet Données uniquement

Contexte

L’environnement urbain qui comprend entre autres la pollution atmosphérique, joue un rôle important dans l’état de santé de la population. Actuellement, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines, et il est prévu que d’ici 2050, la proportion de personnes vivant dans les villes atteigne presque deux tiers. Les zones urbaines sont caractérisées par un réseau développé d’infrastructures bâties non naturelles avec des systèmes de transport modernes, du trafic, mais des niveaux de pollution atmosphérique plus élevés que dans les zones rurales. Par conséquent, les résidents urbains sont souvent exposés à des niveaux plus élevés de pollution atmosphérique qui sont de plus en plus considérés comme des risques environnementaux pour le cancer. 

Chaque année la pollution de l’air est responsable de millions de décès prématurés dans le monde et plusieurs milliers en France. La pollution de l’air provoque diverses maladies, notamment respiratoires et cardiovasculaires, mais en dehors du cancer du poumon, on ne dispose aujourd’hui que de connaissances limitées sur les risques de cancer de diverses localisations. La plupart des études disponibles sur la relation entre pollution de l’air et cancer étaient de petite taille, ou utilisaient des mesures approximatives de l’exposition, ou ne prenaient pas en compte divers facteurs de confusion au niveau individuel.

Objectifs

L’objectif principal est d’étudier l’association entre l’exposition au long terme à la pollution sur les cancers dans CONSTANCES.

Méthodes

Nous utiliserons les données de la cohorte Constances, issues des questionnaires et examens de santé à l’inclusion et aux différents suivis, ainsi que des données issues du SNDS pour l’identification des cas de cancer.

L’identification des cancers reposera d’une part sur les questions du questionnaire d’inclusion et des questionnaires de suivi, et d’autre part sur les données du SNDS -accessibles via le CASD en conformité avec la convention-. Les données sur le cancer qui seront utilisées seront le type (localisation) de cancer et le mois de diagnostic.

Les données suivantes seront considérées comme potentiels facteurs de confusion : poids, tailles, IMC, habitudes de vie (consommation d’alcool et de tabac, habitudes alimentaires, état de santé perçue, activité physique et limitation au quotidien, antécédents médicaux personnels et de santé, antécédents familiaux de cancer, nombre d’années d’études, revenus moyen du foyer, indicateurs contextuels de désavantage social (Fdep09), situation vis-à-vis de l’emploi, emploi actuel, stress au travail, expositions professionnelles potentiellement cancérigènes (ex : fumées, poussières…). 

L’exposition à la pollution atmosphérique à long-terme sera définie en utilisant deux cartes : une développée à l’échelle européenne à l’aide de modèles de Land-Use Regression( LUR) permettant d’avoir une moyenne annuelle d’exposition au PM2.5, NO2, BC de 1990 à 2019, avec une échelle de 100mx100m. L’autre modèle est un modèle de dispersion obtenue grâce à ATMO France et Santé Publique France qui permet d’avoir les moyennes annuelles de NO2, PM10 et PM2.5 pour la période 1989-2016  avec une résolution de 1 km. 

Les analyses mettront en œuvre des statistiques descriptives, exploratoires et explicatives (modèles multivariés). Des graphes acycliques dirigés seront utilisés pour sélectionner les facteurs de confusion les plus appropriés pour chaque modèle et les variables à explorer dans les analyses de sensibilité ou stratifiées. Une analyse de survie sera réalisée pour étudier l’association entre la moyenne annuelle à l’inclusion de l’exposition et la survenue de cancer. Des analyses de sensibilité seront menées dans la sous-population disposant d’un historique résidentiel, en considérant différents lags et des mesures d’expositions cumulées.

Perspectives

Le projet OCAPOL permettra l’étude de l’association entre pollution de l’air, espaces verts et cancer en utilisant des données individuelles d’exposition, de survenue du cancer, et des potentiels facteurs de confusion. Les perspectives de ce projet sont d’étudier l’association entre environnement urbain et cancer, en ne considérant pas que la pollution de l’air mais également les espaces verts et bleus, le niveau de bruit, la lumière artificielle nocturne ainsi que la qualité de l’eau de consommation.  Ce projet de recherche viserait à étudier l’impact global de l’environnement urbain sur les différents types de cancer chez les adultes de la cohorte CONSTANCES. 

Informations réglementaires

Responsable de traitement

Le traitement des données est placé sous la responsabilité de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), responsable du traitement des données à caractère personnel, situé au 101 rue de Tolbiac, 75 013 Paris – www.inserm.fr.

Délégué à la protection des données

Pour la cohorte et le projet : Déléguée à la Protection des Données de l’Inserm, dpo@inserm.fr ou 101 rue de Tolbiac, 75 013 Paris.

Base légale du traitement et recours à des données dites sensibles

Le traitement de données personnelles nécessaire à la mise en œuvre de cette étude répond à l’exécution d’une mission d’intérêt public dont est investi l’Inserm et nécessite le traitement de données personnelles de santé à des fins de recherche scientifique.

Catégories de données concernées par les traitements

Données de santé (diagnostics de cancer et de mortalité, biométrie (e.g poids, taille, IMC), tension artérielle, antécédents médicaux), relatives aux habitudes de vie et comportements (activité physique, habitudes alimentaires, consommations de tabac et de boissons alcoolisées), aux caractéristiques démographiques, socioéconomiques et socioprofessionnelles, à la zone géographique de naissance, données d’expositions à la pollution.

Destinataires ou catégories de destinataires des données à caractère personnel

Dans le cadre de cette recherche, les données non issues du SNDS seront transférées à la responsable du projet, directrice de recherche à l’Inserm (institut public), France. Ces données et celles issues du SNDS seront également mises à disposition de la responsable scientifique dans un espace sécurisé du CASD (Centre d’accès sécurisé aux données). Ces mises à disposition sont nécessaires à la réalisation par l’équipe en charge des analyses statistiques.

Durée de conservation en base active des données à caractère personnel

Les données seront conservées dans les systèmes d’information sécurisés du responsable de traitement (pour les données non issues du SNDS) et dans un espace sécurisé du CASD (pour toutes les données) pendant 5 ans, de février 2025 à février 2030. Elles seront ensuite définitivement supprimées.

Droits des personnes concernées et modalités d’exercice de ces droits

Les données nécessaires à ce projet sont traitées conformément au Règlement Général relatif à la Protection des Données « RGPD » (Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016) et à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. L’ensemble des droits et les moyens pour les exercer sont disponibles sur : « Espace Volontaires » « Droits et protection des données ». Il est également possible de s’adresser au responsable de traitement de ce projet, par l’intermédiaire de son/sa déléguée à la protection des données DPO (coordonnées indiquées ci-dessus).